Cracovie

Publié le 26 mai 2025 à 21:25

Cracovie est une ancienne, grande et très belle ville.

En m'y promenant depuis hier le long de larges avenues, en zigzagant d'une petite rue à une autre, en traversant de nombreuses places vastes ou très ramassées, j'ai eu l'impression de me trouver dans une cité italienne avec ces belles bâtisses aux murs épais, aux entrées monumentales et aux ouvertures ouvragées. Les églises nombreuses et les religieuses fréquemment croisées confortent ce sentiment. Pourtant quand j'ai pris le chemin des parcs qui ceinturent le vieux centre pour rejoindre le quartier de la prestigieuse et vieille université Jagellonne, c'est la vieille brique rouge qui domine avec de petits recoins verdoyants impeccablement entretenus et là, on se croirait plutôt en terrain britannique. Et puis, en s'approchant de la Vistule, on bute sur la colline de Wavel dont il faut faire l'ascension pour admirer le bel ensemble que constituent le château et la cathédrale. Enfin au sud-est l'ancien quartier Kazimierz aujourd'hui très touristique témoigne de la culture juive avec un ancien cimetière juif, des synagogues, des musées ou des institutions.

Hier dimanche quand je suis arrivé j'ai choisi de visiter en premier la vieille ville, remplie de promeneurs polonais qui profitaient en famille du beau temps. C'est aujourd'hui que j'ai davantage ressenti la présence touristique.

Arrivé sur la grande place centrale, mon attention a tout de suite été attirée par un rassemblement important de personnes avec différents drapeaux : le polonais blanc et rouge en grand nombre, l'européen étoilé à peu près à parité et plus rarement l'arc-en-ciel des communautés LGBT. Un meeting se tenait là en soutien à Rafal Trzaskowski, le candidat libéral qui est opposé, pour le deuxième tour de l'élection présidentielle polonaise qui se tient dimanche prochain, à l'ultraconservateur du PiS Karol Nawrocki. Les sondages prédisent un score très serré. Les électeurs  de Slawomir Mentzen, le candidat d'extrême droite et contempteur de Trump arrivé troisième au premier tour, risquent de peser fortement sur le résultat. J'ai été étonné lors de ce meeting de voir surtout des gens assez âgés, de ma génération. Les jeunes et les ruraux sembleraient soutenir Nawrocki d'après ce qu'on m'a dit. Une dame inquiète m'a confié que si ce dernier l'emportait dimanche ce serait une "tragédie" pour la Pologne et pour l'Europe.

Le musée de l'Usine Schindler est gratuit le lundi. J'avais décidé de m'y rendre en premier ce matin et j'ai dû faire deux heures d'une longue queue constituée de touristes la plupart anglo-saxons. Heureusement mon voisinage étant sympathique, j'ai pu tromper l'attente en faisant la conversation puis une partie de la visite ensuite, avec trois couples de joyeux retraités anglais du Devon et avec une charmante jeune Indienne qui travaille pour une compagnie aérienne. Cela m'a aussi permis d'exercer mon anglais.

L'objet de ce musée, installé dans les locaux de l'ancienne usine Schindler est d'abord de raconter l'histoire de Cracovie sous l'occupation allemande entre 1939 et 1945. Le personnage et l'engagement de Schindler, rendus célèbre par le film de Steven Spielberg La liste de Schindler, sont placés dans ce contexte historique et de vie quotidienne. Schindler était un industriel nazi qui a d'abord privilégié son intérêt propre. Pour travailler dans son usine d'émaux et de munitions il a recouru à la main d'œuvre juive parce qu'elle était gratuite et disponible à Cracovie. C'est ensuite qu'il s'est intéressé au sort des Juifs et a réussi à en sauver 1200 de l'Holocauste. Encore une fois, il s'agit d'un musée très bien conçu, riche et très didactique. Il commence par plonger le visiteur dans le Cracovie de 1939 en essayant de lui faire découvrir puis comprendre la subsistance des habitants et de la communauté juive en particulier, sous l'occupation allemande.

À la suite de cette visite je n'ai pas eu le courage d'aller dans d'autres musées. Après une très forte averse en milieu d'après-midi j'ai filmé quelques scènes de rue. J'ai également, surtout hier, pris quelques photos.

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