Dernier jour à Vilnius et découverte de Visaginas

Publié le 31 mai 2025 à 21:29

J'ai passé hier ma dernière journée à Vilnius en commençant par faire un tour à la halle du marché couvert près de la gare. J'ai eu l'agréable surprise d'y retrouver la dame qui l'an dernier m'avait vendu une excellent miel.

Ensuite j'ai poussé jusqu'au musée Samuel Bak, célèbre peintre juif né à Vilnius et survivant de la Shoah, pour voir une exposition des descendants de l'écrivain litunanien Jurgis Savickis, également diplomate durant la première indépendance de la Lituanie. Ses deux fils, Algirdas et surtout Augustinas, ont mené des carrières de peintres. Le petit-fils Raimundas et sa fille Ramunė perpétuent sur quatre générations la tradition artistique familiale. Les œuvres exposées sont peu nombreuses, parfois très colorées et vivantes et d'autres fois plus sombres mais toujours très fortes.

J'ai également passé une partie de la journée à faire des prises de vue en ville. En milieu d'après-midi je retrouvais de vieux amis chalonnais qui arrivaient directement de l'est de la Lettonie. Il font un voyage dans les Pays Baltes en sens inverse du mien, en van et avec leur chat. J'ai été content de passer un moment avec eux et de prendre le temps de bavarder, d'abord devant une bière rue Pilies, puis en les accompagnant pour leur premier tour dans la vieille ville de Vilnius et enfin en dînant en terrasse dans la grande rue Vilniaus.

Je quittais ce matin Vilnius pour rouler en direction du nord. Je suis allé jusqu'à Visaginas, une ville nouvelle créée en 1975 par les Soviétiques à l'occasion de la construction d'une centrale nucléaire dotée de deux réacteurs RBMK-1500, les plus puissants développés alors. C'est cette même technologie qui équipait Tchernobyl. L'arrêt de cette centrale a été effectif en 2009 et constituait une condition donnée à la Lituanie pour son adhésion à l'Union Européenne en 2004. La centrale se trouve à 8 km de Visaginas au bord du grand lac Drūkšiai dont l'eau était nécessaire au refroidissement des réacteurs. La frontière toute proche avec la Biélorussie traverse le lac. La Lettonie et la Russie sont également à proximité.

J'ai passé deux heures à me promener dans cette ville de Visaginas où étaient logés les travailleurs de la centrale nucléaire. Elle est bâtie au milieu des arbres et au bord d'un petit lac. Elle se compose de petits immeubles très dispersés et en pleine nature. Visiblement elle a été conçue pour qu'on s'y déplace à pied et il s'en dégage une grande impression de calme. Même si les bâtiments ont tendance à se dégrader de l'extérieur, l'architecture a manifestement été réfléchie et probablement était-il agréable de vivre ici. Les bords du lac sont aménagés avec une plage et des aires de jeu.

La population de Visaginas est arrivée de toute l'URSS au moment de l'ouverture de la centrale avec la promesse d'un travail et de bonnes conditions de vie. On continue à y parler russe de même que dans toute cette région qui borde la Biélorussie et la Russie. J'ai mangé une salade au saumon dans une cafétéria où j'ai été très bien accueilli par un personnel jeune. J'ai eu une pensée pour Pripiat, ville construite sur le même modèle près de Tchernobyl, aujourd'hui contaminée et définitivement abandonnée.

J'ai fait les huit kilomètres de route jusqu'au site de la centrale qui est en cours de démentèlement. J'ai pris quelques photos et je me suis hasardé vers l'entrée d'où est soudainement sorti un gardien m'indiquant qu'il est interdit de photographier…

Curieusement il y avait sur le parking de la centrale un rassemblement de voitures Coccinelle.

L'après-midi avançant j'ai rejoint mon hébergement à vingt kilomètres de là, sur la commune d'Ignalina. C'est une sorte de havre entre lacs et forêts. La maison est entièrement occupée, essentiellement par les lituaniens et des lettons venus passer leur week-end au vert. En début de soirée quelques adolescents hardis ont entrepris de se baigner.

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