Kaunas

Publié le 28 juin 2025 à 22:13

Kaunas est la deuxième ville de Lituanie par sa population et se trouve à une centaine de kilomètres à l'est de Vilnius. Elle était la capitale de la Lituanie indépendante de 1920 à 1940, Vilnius faisant alors partie de la Pologne. C'est un centre économique, administratif et culturel important des Pays baltes.

La route de Palanga à Kaunas est monotone mais avec une circulation chargée et une chaussée déformée, ce qui demande pas mal de vigilance. Hier le ciel était plutôt sombre avec un vent assez violent. Avant de m'installer dans mon nouvel hébergement j'ai fait l'arrêt au Neuvième Fort de Kaunas, un ancien bastion défensif construit au début du XXe siècle sur une hauteur au nord-ouest, avant d'entrer dans la ville.

Aujourd'hui c'est un musée qui en relate l'histoire, laquelle est surtout associée au massacre de 50 000 Juifs durant l'occupation allemande de 1941 à 1944. Les Soviétiques s'en sont ensuite également servi de prison jusqu'à la fin des années 50.

Le Neuvième Fort est lié au drame du Convoi 73, un train de 878 déportés français juifs qui est parti de Bobigny en mai 1945 en direction des Pays baltes. Une partie de ces déportés ont été retenue et exterminée ici et l'autre à la prison Patarei de Tallinn. Ce n'est qu'après 1990 que la destination de ce convoi a été révélée.

Le musée est installé sur deux niveaux dans des salles froides et humides mais néanmoins très documentées pour témoigner de ce lieu de détention et d'extermination. J'étais le dernier visiteur à en sortir. J'ai alors grimpé la colline juste au-dessus pour voir de plus près le Mémorial aux victimes du fascisme installé dans les années 80. C'est un ensemble de trois gros blocs de béton qui pourraient s'apparenter à un gigantesque cristal dans lequel apparaissent, taillées au couteau, des têtes humaines et des mains.

J'ai passé la journée d'aujourd'hui à marcher dans la ville. Il m'a d'abord fallu la rejoindre car je suis logé en hauteur sur la rive gauche du Niémen, un peu à l'écart. J'ai d'abord traversé une zone industrielle qui mélange vieilles installations en décrépitude et usines flambant neuves, puis un immense marché à vocation de brocante, avant d'atteindre le point d'arrivée du funiculaire d'Aleksoto qui domine la ville et d'où l'on découvre une jolie vue d'ensemble. Une fois descendu dans la vieille ville, j'ai refait la visite de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, gothique à l'extérieur et baroque à l'intérieur. Juste à côté se trouve la petite galerie qui expose des photographes locaux. Ginteras Cesonis, son directeur, était venu faire une conférence au musée Nicéphore Niépce à Chalon à l'automne dernier et j'avais alors découvert la grande qualité de la production photographique lituanienne.

J'ai ensuite fait un tour du côté du château pour repartir dans l'autre sens, traverser la vieille ville et remonter la longue rue de la Liberté, piétonne et fréquentée, avec des immeubles en construction sur une partie, jusqu'à l'église Saint-Michel.

Rebroussant chemin par un itinéraire plus au nord j'ai atteint cette esplanade que j'ai déjà photographiée l'an dernier et où viennent s'ébattre des enfants et des adolescents à roulettes, promener leurs poussettes de jeunes mères. Je suis passé devant le Musée de la guerre pour faire ensuite une pause rafraîchissante et colorée dans la cour de la galerie Kiemo. Créé il y a une dizaine d'année, ce projet d'un artiste lituanien est une manière de commémorer les anciens habitants juifs des maisons du voisinage. À quelques mètres se trouve la synagogue chorale, intitulée ainsi car les rituels sont accompagnés de chants. C'est la seule encore en activité à Kaunas.

Sur le chemin du retour j'ai remarqué la petite église gothique Sainte-Gertrude, édifiée au XVe siècle et l'une des plus anciennes de Lituanie. Sur le long chemin du retour, en remontant le long du fleuve Niémen, j'ai surtout eu la compagnie d'infrastructures modernes en béton, acier et verre, et celle de la circulation automobile. Après avoir franchi un grand pont, un petit raidillon aménagé en escaliers m'a conduit jusqu'au chez-moi de ces trois jours, entre de petites maisons aux jardins étagés. J'entendais de nouveau le chant des oiseaux.

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.